Guaidó qui s’est auto-élu comme président provisoire

Seul le peuple souverain et mobilisé peut décider de son destin, avec un référendum et des élections générales

Le peuple mobilisé dans les rues, en concert de tous les secteurs sociaux, en protestant dans les quartiers pauvres, démontrent qu’il ne supporte plus le gouvernement Maduro. Les gens ne sont plus disposés à tolérer la politique du faim et de destruction des droits du travail, ainsi que l’élimination de facto du droit à la santé en manque de médicaments et d’intrants, la dégradation des services publics, la corruption extrême, la répression quotidienne.

Cela explique qu’une grande partie de la population a répondu à l’appel à manifester avec les marches appelées par l’autoproclamé Guaidó, mais non parce qu’elle est prête à reconnaître quiconque veut prendre le coroto[1], mais parce que de très grands secteurs de notre population en ont marre il y a du temps, ne voulant de supporter plus. Même ceux qui travaillent au secteur public, qui restent silencieux ou qui sont forcés de se mobiliser en faveur du gouvernement pour évitent de représailles pouvant affecter leur emploi, la réception de boîtes CLAP[2] ou mettre en danger leur logements de la Mission logement. Les commentaires, chez le chavisme, sont de fatigue et de grande contrariété, perdant leur peur petit à petit.

Les travailleurs et le peuple n’ont pas réussi à trouver leur propre alternative indépendante qui représente leurs véritables intérêts et leur angoisse, raison pour laquelle ils se sont retrouvés pris entre la bureaucratie et le capital. Il en résulte que la polarisation se rétablit entre les politiciens d’un gouvernement corrompu qui contrôle le pouvoir et les partis parlementaires des grands bourgeois qui exploitent les travailleurs.

En effet, les hommes d’affaires qui financent et promeuvent les partis d’opposition de la droite traditionnel bénéficient et paient les misérables salaires imposés par le gouvernement Maduro-PSUV-militaires. Et ils n’ont pas d’autre proposition économique que de continuer à décharger la crise sur la population, tout en garantissant leurs profits et leurs affaires.

Eux, à l’Assemblée nationale (AN), ils ont l’intention de se constituer comme nouveau gouvernement et d’utiliser à leur avantage les énergies populaires, car nous n’avons pas nos propres organisations fortes pour mener la lutte contre le gouvernement désastreux de Nicolás Maduro. Mais n’est pas à l’AN et aux États-Unis d’imposer des gouvernements au peuple vénézuélien, même pas à Maduro. Tous eux sont des usurpateurs et ils contestent le contrôle de l’État pour soumettre et pour exploiter le peuple.

Nos syndicats et nos organisations populaires sont en grande partie détruits, corrompus ou subordonnés à l’appareil d’État ; une autre partie a cédé son indépendance politique au profit des dirigeants de la classe riche qui nous exploite. Voilà pourquoi on ne finit pas de sortir du piège autoritaire de Maduro et on tombe maintenant dans le piège du coup d’Etat de Guaidó (du parti Volonté populaire[3]), soutenu par les États-Unis, qui joue en faveur de ses intérêts, contraires à la nation vénézuélienne.

Maintenant, nous risquons que la confrontation entre deux gouvernements parallèles, illégitimes les deux, l’un soutenu par les États-Unis, puisse conduire à une guerre civile ou à des formes d’intervention impérialistes plus directes du gouvernement Trump. Il faut également avertir que le gouvernement de la bureaucratie profite chaque tentative de la droite pour mettre en place une vague de répression visant de soumettre le peuple et de faire taire toute protestation.

Face à tout cela, Marée socialiste appelle à continuer mobilisés et à protester contre le gouvernement oppresseur, mais le peuple et la classe ouvrière nous devons agir selon notre propre agenda et non derrière les parlementaires de droite ni de la bureaucratie du PSUV. Nous ne pouvons pas non plus accepter d’impositions de l’extérieur.

Marée socialiste appelle tous ceux et celles qui comprennent le besoin de construire leur propre organisation de lutte, afin de créer une nouvelle référence politique pour notre classe et pour les différents secteurs des personnes qui souffrent, qui puisse faire valoir nos propres intérêts et nos droits.

  • Maduro, le peuple ne le veut pas ; Guaidó, personne ne l’a choisi
  • Référendum qui consulte le peuple afin de relégitimer tous les pouvoirs (art. 71 CRBV[4]).
  • Renouvellement du CNE[5] pour qu’il retrouve son indépendance et convoque des élections générales.
  • Pour un plan d’urgence en faveur des travailleurs et des personnes pour affronter la crise, recouvrer le salaire, avoir accès à la nourriture.
  • Non à la cession de la souveraineté.
  • Non à l’interventionnisme et à l’ingérence américaine et du Groupe de Lima.
  • Continuons la lutte pour nos conditions de vie : salaires, droits du travail, services publics, droits démocratiques.
  • Ni coup d’État ni négociations dans le dos du peuple.
  • Autonomie politique des travailleurs et des secteurs populaires.
  • Ne suivons plus les politiciens de la bureaucratie au pouvoir ni les politiciens des capitalistes.
  • Ni bureaucratie ni capital.
  • Qu’ils s’en aillent tous.
  • Que le peuple mobilisé exerce sa souveraineté.
  • Non à la répression : libération des prisonniers pour lutter, respect des droits de l’homme.
  • Pour un gouvernement des travailleurs et du peuple, non de la bourgeoisie traditionnelle ni de la bourgeoisie « rouge ».

Marée socialiste

[1] Affaire, pouvoir politique (pop.).
[2] Comité local d’approvisionnement et de production (programme d’assistance sociale alimentaire).
[3] Parti de la droite bourgeoise traditionnelle, dont l’autre porte-parole est Leopoldo López.
[4] Constitution de la République bolivarienne du Venezuela.
[5] Conseil électoral national.