NOTRE DAME : A CEUX QUI FONT FEU DE TOUT BOIS

Publié le vendredi 19 avril 2019

La Lettre de La Commune, supplément au n° 96 – samedi 20 avril 2019

Comme toujours, lorsque survient un événement dramatique qui émeut à juste raison la population, nous ne nous jetons pas dessus pour y rechercher quelque chose d’occulte, pour spéculer sur ce qui vient de se passer ou solliciter abusivement les coïncidences. Des enquêtes sont en cours pour déterminer les causes de l’incendie qui a ravagé cette cathédrale qui fait partie des joyaux du patrimoine de l’Humanité. Macron s’est précipité sur l’événement comme s’il se jetait lui-même dans les flammes. Triste bouffonnerie. A sa suite, toute la dite classe politique, de tous bords, a fait son numéro d’union sacrée pour sauver Notre Dame et en faire sa chose. Sur ces entrefaites, Dupont-Feignant est arrivé.

Pour tout dire, notre première crainte était humaine : la crainte qu’il y ait des blessés ou des morts parmi les paroissiens, les ouvriers, les pompiers. Aucune victime ! Aussi, pour nos gouverneurs, ce drame devenait une divine surprise, un moyen d’attirer l’attention sur une cause « commune » pouvant effacer par exemple les pieux mensonges de la Ministresse de la Défense.

A l’instant où se consume la cathédrale, des femmes, enfants, civils meurent sous les bombardements des armes françaises au Yémen et la faim la plus atroce frappe les habitants. Madame Parly a nié cette « implication » de l’arsenal de l’État français…

Union sacrée en marche

Union sacrée pour la Cathédrale ? Sans nous ! Ne serait-ce qu’en raison du concours que l’État Français apporte aux chefs saoudiens dans une guerre exterminatrice, un génocide. Partage des tâches entre les fournisseurs d’armes et leurs utilisateurs, justifié il y a quatre ans par Valls, alors Premier ministre, fasciste masqué et mondain.

Union sacrée avec Macron, Le Pen ? Sans nous, quoi qu’il advienne !

Union sacrée avec les magnats du CAC 40 ? Jamais de la vie ! Ceux-là font pleuvoir leurs dons qui seront ensuite amortis par les baisses d’impôts que leur procure leur mécénat. Et ce, quelles que soient les causes de ce drame.

Quelques questions pertinentes

Comme beaucoup, nous attendons de l’enquête qu’elle soit publique au fur et à mesure des causes qu’elle découvrira. Mais encore une fois, nous ne serons d’aucun de ces « printemps républicains » pour Notre Dame.

Une question est sur toutes les lèvres : quelles mesures de sécurité ont elle été prises pour prévenir un tel drame ? Quel était l’effectif des pompiers de permanence, des contrôleurs du chantier de Notre-Dame ? Quels étaient les effectifs des ouvriers affectés à ce chantier ? Quels délais de réalisation ? Quel était le dispositif de lutte contre l’incendie ? L’État devra répondre.

Dupont, feignant professionnel

Dupont-Aignan, pour sa part, se démarque de l’Union nationale en marche en évoquant la possibilité d’un attentat. Dans le Huffington post, nous lisons :

« Relancé sur le fait de qualifier ce drame d’attentat potentiel, Nicolas Dupont-Aignan a admis qu’il n’avait pas d’élément… ». D’une manière générale, lorsque l’on n’a pas d’éléments, on évite de feindre d’en avoir. Sauf si l’on est aussi feignant que ce Dupont-là. 1

Bien sûr, aucune piste n’est à négliger mais pour l’instant celle de l’attentat a du plomb dans l’aile.

« Notre patrimoine, c’est l’Humanité »

Pour le reste, comme l’a dit une internaute, notre patrimoine, c’est l’Humanité. C’est notre planète, toutes ses habitantes, ses habitants et toutes les œuvres humaines qui témoignent de notre histoire, dont font partie l’histoire de l’art, de l’architecture, de la maçonnerie et du taillage de pierres, du travail du verre et des couleurs.

Le train d’annonces de Macron

…Ce soir-là, Macron voulait annoncer, semble-t-il, la réindexation des retraites sur le mouvement des prix pour les retraités touchant moins de 2000 euros, à porter à l’actif de la mobilisation en gilet jaune.

Il voulait annoncer des mesures pour travailler plus, à porter au lourd passif des directions syndicales nationales engluées dans la concertation des « réformes » capitalistes. La suppression de l’ENA qui, certes, flattera certains populistes mal inspirés, était à l’origine un acquis de la Libération, pour le recrutement des hauts fonctionnaires par concours dans le cadre du Statut de la Fonction publique. Il ne garantissait pas à ceux qui ont gouverné depuis lors, une docilité à toutes épreuves des inspecteurs des finances, notamment.

Une fois n’est pas coutume, nous citerons Laurent Joffrin :

« On se souvient que la création de l’école, préparée par Maurice Thorez, mesure emblématique voulue par les résistants qui ont changé le pays après la guerre, avait marqué un progrès républicain considérable. C’est ensuite que le système s’est dévoyé. » 2

  • Nous ne perdons pas de vue les projets de liquidation de la fonction publique et de l’École qui gouvernent Macron.
  • Ah, Macron s’est risqué à faire miroiter des baisses d’impôts… Pour mieux nous taxer !
  • Aucune union nationale avec ceux que nous voulons dégager !

Samedi 20 avril 2019

1https://www.huffingtonpost.fr/entry/notre-dame-de-paris-dupont-aignan-brise-…

2 La lettre politique de Laurent Joffrin- 17-04-2019.