France: On n’est pas dans le même camp !

Ce mouvement est à la fois un effet et un facteur de la crise politique d’ensemble qui tend à paralyser le pouvoir. Les propos du préfet de police, comme le poids de plus en plus manifeste du syndicat d’extrême droite Alliance sur une partie de la police nationale tend à montrer que Castaner n’en a pas la maîtrise et qu’il est débordé par les forces qu’il a déchaînées.

Face à cela, la colère sociale se démultiplie : les hôpitaux en grève depuis 8 mois, les pompiers, les étudiant.e.s qui entrent dans l’action après l’immolation d’Anas, les salarié.e.s contre le projet de loi sur les retraites, les professions libérales…

Les tentatives de division et de déminage du gouvernement ne prennent pas… Au lendemain des annonces du « plan d’urgence pour l’hôpital », la colère est intacte et le collectif inter-hopitaux répond ainsi à Edouard Philippe : « Nous signons, avec les Collectifs, associations, et organisations syndicales, le communiqué unitaire en réponse aux annonces du Premier Ministre. Non, elles ne répondent pas à nos revendications. Oui, nous continuerons à nous mobiliser : rendez-vous les 30 novembre et le 17 décembre ! » Tout comme la ministre de l’Enseignement supérieur qui, à la précarité étudiante, répond numéro vert !! Même la CFDT-Cheminots, au sortir de la rencontre bilatérale d’hier jeudi 21 novembre matin, avec le secrétaire d’État au Transport et Jean-Paul Delevoye, n’y trouve pas son compte et annonce son intention de déposer un préavis pour le 5 décembre ! A la RATP, la réunion de concertation prévue le même jour avec les syndicats représentatifs (CFE-CGC, CGT et Unsa) n’a pas eu lieu, et l’UNSA a préféré tracter dans le métro…

Les appels à la grève interprofessionnelle pour le 5 décembre se multiplient et jusqu’à lors aucune des tentatives de désamorçage tentées par le gouvernement n’a fonctionné. Cette date cristallise la colère sociale accumulée et la nécessité des masses de trouver une issue pour l’exprimer, alors que les autres foyers de contestation, étudiant.e.s et Hôpitaux en tête, maintiennent la pression en parallèle avec leur propre agenda revendicatif.

La politique contre-révolutionnaire de destruction de notre modèle social poursuivie par Macron exige une base sociale et un pouvoir fort, qu’il n’a pas et n’a jamais eu.e.s ; même son « bras armé » n’est pas sous contrôle tandis que les syndicats policiers appellent à rejoindre la manifestation du 5 décembre.

La situation est donc explosive pour Macron et son gouvernement de nervis, que leur propre camp presse de déminer. Difficile de prédire dans quel sens va tourner le vent mais le chef des député.e.s MoDem, Patrick Mignola a pour sa part alerté, sans prendre de gants : « La majorité ne tiendra évidemment pas une grève de quinze jours2… »

1(http://www.leparisien.fr/economie/retraites/retraites-edouard-philippe-recevra-les-partenaires-sociaux-avant-le-5-decembre-14-11-2019-8193171.php)

2 https://www.mediapart.fr/journal/france/161119/gilets-jaunes-un-apres-toujours-presents?page_article=2