France. Interview avec le Collectif Palestine Vaincra

Nous avons interviewé le camarade Tom Martin, porte-parole du Collectif Palestine Vaincra qui nous avons connu à Toulouse. Le collectif est une organisation de soutien à la résistance palestinienne en France qui est membre du réseau international Samidoun.

Salut, Tom. Les forces israéliennes ont commis une nouvelle massacre á la ville de Jénine, avec neuf Palestiniens assassinés et une vingtaine de blessés. Quelle perspective avec le nouveau gouvernement Netanyahu ?

Le 26 janvier, les forces israéliennes ont commis un massacre au coeur de Jénine en assassinant au moins 9 Palestiniens alors que les habitants ont résisté courageusement à cette incursion militaire. Ce nouveau crime n’est malheureusement pas un acte isolé. Depuis le début de l’année, l’armée israélienne a assassiné 30 Palestiniens, essentiellement en Cisjordanie occupée.

Alors que le gouvernement d’extrême droite israélien vient d’accéder au pouvoir, les perspectives pour le peuple palestinien ne peuvent qu’être dans ses capacités à développer son auto-organisation et ses capacités de résistance face à la brutalité coloniale sioniste, soutenue par les puissances impérialistes et les régimes réactionnaires arabes. Et face à cela, le mouvement de solidarité avec la Palestine a une responsabilité particulière afin de soutenir ce combat qui est fondamentalement anticolonialiste et anti-impérialiste.

Le Collectif Palestine Vaincra vient de mener une campagne d’actions, dont nous avons signé, pour la liberté du camarade Ahmad Sa’aadat du FPLP. Peux-tu nous expliquer sa situation ?

Du 14 au 24 janvier, le Collectif Palestine Vaincra a participé aux côtés de plus de 220 organisations d’une trentaine de pays, dont le MST argentin, à une Semaine internationale d’actions pour la libération d’Ahmad Sa’adat et de tous les prisonniers palestiniens initiée par Samidoun. Secrétaire général du FPLP, il a été emprisonné le 15 janvier 2002 par l’Autorité Palestinienne dans le cadre de sa coordination sécuritaire avec l’occupation israélienne. En 2006, il est kidnappé par Israël puis condamné le 25 décembre 2008 à 30 ans de prison pour son rôle politique dans le FPLP, une organisation classée « terroriste » par les sionistes et les impérialistes.

Aux côtés de l’ensemble des 4700 prisonnières et prisonniers palestiniens, Ahmad Sa’adat est un leader de la résistance palestinienne. Exiger leur libération immédiate c’est donc se placer aux côtés de cette résistance. Exiger leur libération immédiate c’est aussi soutenir les prisonniers politiques dans les geôles impérialistes, à l’image du communiste libanais Georges Abdallah emprisonné en France depuis 1984. Par ailleurs, le soutenir c’est également dénoncer la complicité de l’Autorité Palestinienne et défendre la perspective d’une Palestine libre et démocratique pour tous de la mer au Jourdain.

En Argentine, notre dirigéant Alejandro Bodart est accusé par la DAIA d’« antisémitisme » en raison de ses tuits contre le sionisme et l’État d’Israël pour l’assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh.·Qu’est-ce que tu en penses ?

Tout d’abord, nous voudrions apporter notre entière solidarité au camarade Alejandro Bodart. Dans le monde entier, les partisans de l’occupation israélienne essayent de criminaliser la solidarité avec la Palestine, notamment en utilisant l’abject manœuvre qui vise à amalgamer l’antisionisme et l’antisémitisme.

Cette tactique se base notamment sur la définition de l’antisémitisme de l’IHRA qui mentionne dans ses exemples que dire qu’Israël est une « entreprise raciste » -ce qu’elle est- est antisémite. C’est scandaleux ! C’est pour cela que dans le monde entier, nous devons faire front commun pour lutter contre cette criminalisation et affirmer haut et fort que le sionisme est un racisme et qu’Israël est une entité coloniale illégitime !

Interview : Pablo Vasco