Du 26 au 30 août, dans un beau camping de la commune de Barbaste, au sud de la France, ont eu lieu les premières Rencontres d’été révolutionnaires (RER) du Nouveau Parti Anticapitaliste où militent nos camarades français. Au nom de la LIS et du MST argentin, nous avons participé à cet événement réussi en tant qu’invités.
Pablo Vasco
Cette université d’été -comme on appelle les écoles politiques des partis en Europe- a été un véritable défi après la scission provoquée par le secteur mandéliste en décembre dernier, puisqu’elle était la première organisée entièrement par ce nouveau NPA. Plus de 500 militants et sympathisants de Paris et de toute la France y ont participé, tant du mouvement étudiant que du monde syndical et d’autres secteurs.
Des militants de plusieurs organisations étions invitées et présentes, comme le GMI français, et surtout des délégations d’autres pays : les États-Unis (Speak Out Now), l’Allemagne (RSO), l’Algérie, l’État espagnol (IZAR), la Grèce (Spartakos et OKDE), l’Italie (PCL), la Ligue pour la 5ème Internationale (L5I), et l’Argentine (MST) et la Ligue socialiste internationale à travers moi.
Un agenda riche
Dans la nuit du 26, jour de l’arrivée, s’est tenue une séance plénière sur la situation sociale et politique française : les échos de la lutte anti-réforme des retraites, les violences policières, les grèves sur les salaires, l’usure du gouvernement. Les interventions ont reflété la participation active des militant.e.s dans les principales villes du pays ainsi que le rapprochement de nouveaux et de nouvelles camarades.
Au cours des jours suivants, des dizaines d’ateliers thématiques ont eu lieu. Par exemple sur l’actualité, la guerre en Ukraine, les nouveaux impérialismes, l’extrême droite. À propos de pays, comme la Russie, la Turquie, la Palestine, le Chili et l’Afrique du Nord. D’autres sur le monde du travail, les salaires, l’inflation, la durée du travail, la précarité, l’auto-organisation et l’emploi des jeunes. Également sur la théorie : classes sociales, classe ouvrière, parti, programme, trotskisme et marxisme, indépendance de classe, stratégie. Et les ateliers sur le genre, l’écologie, la société et même des cours techniques ne manquaient pas.
Les plus fréquentés ont été les événements politiques : deux débats avec des dirigeants de Lutte Ouvrière (LO) et de Révolution Permanente (RP), une assemblée de jeunes, un meeting du parti qui le cheminot Damien Scali a clôturé et un autre panel le dernier jour avec quelques intervenants internationaux. C’est-à-dire un programme intense et varié qui a néanmoins laissé de la place pour des discussions informelles, un film et un groupe de musique grecque.
L’événement a été autofinancé et toutes les tâches d’organisation, de librairie, de cuisine, de sécurité et de nettoyage au cours des RER ont été réalisées par des équipes militantes tournantes.
Débats politiques
À propos de la guerre Russie-Ukraine, le panel comprenait des représentants des trois principales tendances qui composent ce NPA, à commencer par L’Étincelle, AetR (Anticapitalisme et Révolution) et DR (Démocratie Révolutionnaire), un groupe plus petit qui propose un défaitisme bilatéral erroné. Au débat, nous avons apporté notre position, similaire à celles de L’Étincelle, de la Ligue pour la 5ème Internationale, de SON (États-Unis), de RSO (Allemagne) et du PCL (Italie), avec la valeur ajoutée que la LIS y a sa propre section : la Ligue socialiste ukrainienne.
Concernant l’avancée de l’extrême droite, le panel a couvert les points de vue de plusieurs pays, même si malheureusement on n’a pas eu de temps pour des interventions du public.
Les panels avec LO et RP, non sans quelques tensions, ont montré face à de nombreux militant.e.s du NPA les erreurs et les graves limites sectaires des deux partis. RP a non seulement accusé à tort le parti hôte de ne pas rompre avec le suivisme du NPA Poutou-Besancenot au centre-gauche de Mélenchon, mais, en outre, il estime qu’il est le seul à avoir une « clarté stratégique révolutionnaire ». Au cours du débat, nous avons remis en question leurs conceptions très erronées, analogues à celles du PTS argentin et de toute sa Fraction trotskyste internationale.
Quant à LO, outre son campisme erroné en faveur de la Russie, qu’il considère comme un pays non capitaliste, il se montre catastrophiste sur l’immédiateté d’une troisième guerre mondiale entre les États-Unis et la Chine, qu’il ne considère pas comme une puissance impérialiste. En raison de ces divergences, LO a en outre rejeté la proposition de ce NPA de mener conjointement une campagne nationale pour les salaires.
Cette université d’été, qui pour le NPA qui publie le journal Révolutionnaires ! ce fut une nette avancée en termes de consolidation du parti, a signifié pour nous un échange politique riche avec les camarades français et des autres pays, toujours dans notre perspective de regroupement des révolutionnaires.