Nous présentons la déclaration internationale conjointe du Front de Gauche et des Travailleurs Unité (FITU) d’Argentine que nos camarades du MST nous ont fait parvenir.
Depuis la Ligue Internationale Socialiste (LIS), nous appelons les organisations et personnalités politiques, sociales, syndicales et des droits de l’homme du monde entier qui affrontent les gouvernements capitalistes et leurs mesures d’ajustement et de violation des droits à la signer et à soutenir cette construction de l’indépendance de classe contre les candidats du système qui se présentent aux prochaines élections présidentielles du 22 octobre.
Buenos Aires, 06 octobre 2023
Les signataires de cette déclaration expriment leur soutien aux candidatures du Front de Gauche et des Travailleurs – Unité (FIT-U) aux prochaines élections présidentielles du 22 octobre en Argentine, avec à leur tête le ticket de Myriam Bregman et Nicolás Del Caño ainsi que Vanina Biasi, Cele Fierro, Patricio del Corro et Mercedes Mendieta dans la Ville Autonome de Buenos Aires ; Rubén Pollo Sobrero, Christian Castillo, Néstor Pitrola et Andrea Lanzette dans la province de Buenos Aires ; Alejandro Vilca à Jujuy ; Liliana Olivero à Córdoba ; Andrea Villegas à Salta ; Miguel del Plá à Santa Cruz ; et des militants ouvriers, populaires et de la jeunesse bien connus sur les listes dans tout le pays.
Dans un contexte d’aggravation de la crise capitaliste mondiale, de guerres, d’attaques contre les conditions de vie des majorités sociales et de catastrophe climatique, il est nécessaire de renforcer une solution d’extrême gauche, anticapitaliste et socialiste, pour un gouvernement de la classe ouvrière.
Les élections se déroulent dans le contexte d’une Argentine qui s’approche d’un nouvel effondrement économique, politique et social et d’un ajustement mené par le gouvernement péroniste du Frente de Todos/Unión por la Patria qui se décharge sur la classe ouvrière et les secteurs populaires les plus pauvres. Nous sommes en présence d’un régime politique soumis aux diktats du FMI, de l’impérialisme, des multinationales et de la bourgeoisie argentine. Les récentes élections primaires (PASO) ont révélé l’énorme malaise social et politique de millions de personnes face aux politiques des partis capitalistes traditionnels qui ont géré l’État national au cours des dernières décennies et aggravé les conditions de vie des grandes majorités populaires.
Une figure émergente en dehors des partis traditionnels, l’ultra-droite Javier Milei, a remporté les élections du PASO. Milei propose la dollarisation de l’économie, une réforme fondamentale du travail visant à éliminer les droits des travailleurs, un plan de privatisation. En d’autres termes, un plan d’attaque contre la classe ouvrière visant à intensifier de manière décisive l’exploitation capitaliste en Argentine. Leur candidat à la vice-présidence et leurs principaux candidats sont des négationnistes de la dictature. En outre, ils affirment qu’ils céderont définitivement les Malouines, privatiseront les fleuves et supprimeront les droits conquis par le mouvement des femmes et les dissidents. C’est pourquoi le Front du Gauche – Unité propose de lutter activement et dans l’unité contre cette expression de l’extrême droite.
Le surgissement de Milei s’est fait dans un contexte de malaise et de colère à l’égard du gouvernement et des politiciens traditionnels du patronat. Et aussi le climat politique et idéologique conservateur généré par la pression du grand capital et des grandes coalitions politiques capitalistes, qui traversent une crise profonde. En témoignent les résultats de Patricia Bullrich, représentante du parti de droite Juntos por el Cambio, et de Sergio Massa, ministre de l’économie de l’actuel gouvernement d’Alberto Fernández, responsable des ajustements de ces dernières années et qui se poursuivent aujourd’hui. Un jour seulement après les PASO, dans une situation sociale très grave, Massa a appliqué un nouvel ajustement qui renchérit les aliments et d’autres produits de première nécessité, dévaluant la monnaie de 22 % à la demande du FMI. Et maintenant, pressé par ses propres besoins électoraux, il a annoncé tardivement quelques mesures pour les secteurs des travailleurs qui sont également totalement insuffisantes.
Dans ce contexte difficile, le Front de Gauche – Unité, coalition de la gauche classiste et socialiste composée du Parti des Travailleurs Socialistes (PTS), du Parti Ouvrier (PO), de la Gauche Socialiste (IS) et du Mouvement Socialiste des Travailleurs (MST), s’est montré une fois de plus comme la seule référence d’indépendance de classe liée aux travailleurs, aux femmes et à la jeunesse pour affronter les partis d’ajustement et prête à lutter contre la croissance de la droite. C’est en fait la seule force politique qui s’oppose à tous les gouvernements d’ajustement et qui devra une fois de plus être en première ligne dans les rues contre Milei et tous ceux qui cherchent à restreindre les droits de la population.
Des cinq candidats qui se présenteront aux élections officielles d’octobre, la FIT-U avec son ticket présidentiel dirigé par Myriam Bregman, tous ses candidats et son militantisme est la seule alternative politique qui propose de rompre avec le FMI et de ne pas payer la dette, appelant les travailleurs, la jeunesse et tous les secteurs exploités et opprimés à lutter pour un programme ouvrier et populaire afin de défendre les salaires, les pensions, pour l’assurance chômage pour les chômeurs, la répartition des heures de travail sans toucher aux salaires et la réduction de la journée de travail à six heures sans toucher aux salaires ni aux conventions collectives, pour générer un véritable travail, contre la spéculation immobilière, pour la nationalisation des banques et du commerce extérieur, l’expropriation sous contrôle ouvrier des grandes entreprises qui spéculent sur les prix et la faim des peuples, la défense des droits des femmes et du collectif LGBT+, contre l’extractivisme qui pille, détruit et pollue, pour la défense de l’environnement et des droits des peuples indigènes. Cela nécessite d’unir tous les exploités que les patrons et les directions syndicales bureaucratiques divisent en employés, contractuels, précaires et chômeurs, en apportant un soutien à toutes les luttes des travailleurs, des piquets de grève, des peuples et de la jeunesse. Avec ce programme, le FIT-U appelle les travailleurs à affronter dans la rue les mesures d’austérité du gouvernement et les mesures proposées par l’opposition de droite, en suivant la voie ouverte par la récente lutte du peuple de Jujuy contre une réforme constitutionnelle anti-démocratique et patronale et les grandes luttes du mouvement indépendant des piquets de grève et des syndicats récupérés. Avec cette position, le FIT-U a été à l’avant-garde de la confrontation, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Assemblée législative de Buenos Aires, avec les organisateurs d’un acte négationniste et pro-dictature.
Comme cela a été démontré en Argentine et dans d’autres pays du monde, les politiques du centre-gauche ou du “progressisme”, qui gouvernent pour les capitalistes, ligotent les organisations de la classe ouvrière avec la collaboration de la bureaucratie syndicale et appliquent des politiques d’ajustement sans résoudre aucun des problèmes dont souffrent les travailleurs et les secteurs populaires, et ouvrent la voie à la droite et à l’extrême-droite. De l’autre côté, les rébellions populaires en Amérique latine montrent la voie à suivre pour faire face à cette offensive et ouvrir la voie à la lutte pour le gouvernement des travailleurs et le socialisme.
S’il est une conclusion essentielle du dernier cycle politique, c’est que l’extrême droite de Milei en Argentine, Bolsonaro au Brésil, Trump aux États-Unis, Vox en Espagne, Le Pen et Zemmour en France, ne peut être combattue par l’application de mesures d’ajustement à ceux qui en ont le moins et de politiques de droite. Face à la crise de la droite traditionnelle et à l’échec des variantes de centre-gauche qui sont la face “progressiste” des attaques capitalistes contre les travailleurs, ce qu’il faut, c’est défendre une politique d’indépendance de classe : appeler la classe ouvrière et le peuple à intervenir, en soutenant les luttes en cours et en surmontant la paralysie imposée par la bureaucratie syndicale, pour des revendications urgentes et pour un gouvernement des travailleurs et du socialisme.
Face à ce scénario, lors des prochaines élections nationales, le FIT-U est le seul à défendre un programme de lutte et d’indépendance de classe qui puisse donner une expression politique à gauche à la rage sociale de larges secteurs de la classe ouvrière, des femmes et des jeunes, et qui se bat aussi pour gagner de nouveaux sièges à gauche pour les mettre au service de la lutte contre l’avancée de la droite et contre tous les ajusteurs. Le FIT-U exprime objectivement une perspective de lutte pour que la classe ouvrière propose son propre programme face à la crise sociale actuelle et une solution socialiste fondamentale pour réorganiser l’ensemble de l’économie de manière démocratique et rationnelle en fonction des besoins populaires et non des profits capitalistes.
Pour tout cela, nous, militants, personnalités, intellectuels, dirigeants et référents des partis qui se réclament des travailleurs, de l’anti-impérialisme et/ou de la gauche, du mouvement ouvrier, de la paysannerie, de la jeunesse, du mouvement des femmes, du mouvement LGBTQ+, du mouvement écologiste, des militants et organisations qui affrontent l’oppression capitaliste, soutenons les candidatures du Front de Gauche et des Travailleurs – Unité (FIT-U) aux prochaines élections présidentielles du 22 octobre en Argentine et nous appelons à élargir ce soutien.
Envoyez votre soutien à cet email ligainternacionalsocialista@gmail.com ou par l’intermédiaire des camarades qui vous ont envoyé cette déclaration.