– L’Europe, prise dans son ensemble, reste la deuxième puissance économique mondiale (17,9% du PIB mondial en 2020) derrière les États-Unis (24,7%) et devant la Chine (17,4%). C’est aussi la première puissance commerciale du monde, devancée par les États-Unis pour les importations et la Chine pour les exportations. Mais elle est en déclin, plongée dans une querelle impérialiste qui amenuise de crise en crise (économie mondiale en 2008, dette publique en 2010-2012 et pandémie par le Covid-19 depuis 2020) l’incidence de l’impérialisme européen contre l’impérialisme américain et chinois. En 2008, leurs parts respectives dans le PIB mondial étaient encore de 30,19% pour l’Union européenne (soit près du double de 2020), de 23,71 % pour les USA et de 7,1% pour la Chine (soit la moitié de 2020). Si les États-Unis maintiennent leur leasership, il est clair que l’Europe perdra sa deuxième place au profit de la Chine. Le capitalisme européen traverse une crise profonde.
– Cette guerre entre impérialistes, et à l’intérieur de l’UE entre les bourgeoisies qui la composent, a des conséquences très sévères pour les classes ouvrières des différents pays de l’Union. Pour répondre à la crise de 2008, les gouvernements ont investi dans des plans de sauvetage du secteur privé bancaire et fait exploser les dettes publiques à partir de 2010. C’est ainsi que les gouvernements de Grèce, d’Irlande, d’Espagne, du Portugal et de Chypre ont dû faire appel au Mécanisme européen de stabilité pour financer leurs dettes publiques en échange de l’adoption de mesures strictes d’ajustement et de surveillance. Les dirigeants de ces pays, sociaux-démocrates ou de partis larges de front populaire, ont trahi leurs classes ouvrières. Par exemple, le gouvernement grec, avec Syriza et Tsipras à sa tête, a mené en 2015 des mesures drastiques d’austérité (âge de départ à la retraite à 67 ans, y compris rétroactivement ; diminution de 10% des retraites des fonctionnaires) et 2016 (nouvelle diminution du montant des retraites ; augmentation et création des taxes …) Dans les autres pays, le respect des critères de convergence exigés par l’Union européenne (maintien des taux de déficit et de dettes publics en deçà d’un certain niveau, respectivement 3% et 60% du PIB) ont continué à s’appliquer sans relâche après 2010, plongeant dans la pauvreté des millions de travailleurs et leur faisant perdre les droits acquis au cours de décennies de lutte.
– Ces attaques pour maintenir le taux de profit du capitalisme européen ne se sont pas faites sans réaction de la classe ouvrière : c’est ainsi qu’en France, contre la loi Travail en 2017 chargée de détricoter les garanties acquises par la lutte des salarié.e.s et entérinées par le Code du travail, les manifestations massives des travailleurs s’enchaînent, tout en étant réprimées de plus en plus violemment par la police. En avril 2018, la France est secouée par les grèves des cheminots contre la réforme de leur statut, préfigurant l’application de la directive européenne d’ouverture des services ferroviaires au privé. Enfin à partir de novembre 2018, contre l’augmentation en particulier des carburants, les manifestations des “Gilets jaunes” s’emparent chaque samedi des carrefours et des artères des grandes villes, réclamant la démission du président Macron. Alors que le mouvement des « Gilets jaunes », non relayé par les confédérations syndicales, a fini par s’essoufler, les syndicats se sont trouvés acculés en décembre 2019 à appeler la grève contre la réforme des retraites.
– -Le coronavirus n’a pas été le premier ou le seul responsable du déclenchement de la crise. C’est plutôt la déconnexion croissante entre la baisse des taux de rendements des investissements et un indice boursier toujours en hausse. La déclaration de l’épidémie en début 2020 a dès lors été le moment pour opérer les corrections avortées ou reportées les années précédentes. Le coronavirus a donc agi comme un accélérateur de la nouvelle phase de la crise capitaliste qui couvait depuis 2018, secouant le capitalisme mondial, y compris l’Union européenne. Pour maintenir les taux de profit capitalistes, l’orthodoxie budgétaire a tout d’un coup sauté : la règle des 3% maximum de déficit budgétaire est momentanément abandonnée car il faut permettre aux États de renflouer les entreprises. Le déficit en 2020 pour la zone euro a dépassé les 7% et la dette publique des États quant à elle est d’environ 90,7% du PIB européen. Sauf que ce sont les classes ouvrières des différents pays de l’Union qui vont payer l’endettement des Etats et des entreprises.
– Pour renflouer le capitalisme européen, ses banques et ses entreprises nationales ou multinationales, la Banque Centrale Européenne et les États européens se dotent d’une capacité d’endettement commun, un plan de relance Next Generation EU de 750 milliards d’euros. Ce plan va financer des programmes nationaux sous forme de subventions et de prêts. Pour ce, les États doivent présenter à la Commission européenne un « plan national pour la reprise et la résilience » (PNRR). Il s’agit de programmes d’ajustement et de réformes, destinées à faire payer la dette des États par les classes ouvrières : cachées sous des objectifs environnementaux, numériques et des projets de taxes sur les GAFA, ce sont en réalité des réformes structurelles et des mesures d’austérité qui sont exigées par l’UE en échange des prêts et subventions. Pour la France, il s’agit de « France Relance » !
– Les partis politiques de gauche et les organisations syndicales ont validé et soutiennent cette politique anti-ouvrière : rappelons-nous qu’en mai 2020, dans une tribune publiée dans Le Monde, Hoffman, président du DGB (Allemagne), Berger de la CFDT, Martinez de la CGT, Veyrier de FO, Chabanier de CFTC et Escure de l’UNSA (France) se déclarent satisfaits de ce plan « qui doit aller au-delà des 500 milliards d’euros annoncés » qu’il faut accompagner « d’un nouveau cadre financier pluriannuel ambitieux porté à au moins 2 % du PIB européen ». Depuis, les destructions d’emplois et licenciements s’accélèrent et se multiplient. Le nombre de personnes au chômage en Europe a augmenté de plus de 2 millions, passant de 13, 5 millions en 2020 à 15,5 millions en 2021. Le taux de chômage en Espagne et en Grèce dépasse les 15% ! Dans le même temps, les hausses de prix de l’énergie (électricité, gazole et essence) explosent littéralement, celui des denrées alimentaires également : le prix du blé a subi une augmentation de 15% entre juin et août 2021…Pas de surprise donc si la lutte des classes se fait plus ardente et les grèves se multiplient depuis mai 2020.
– La classe ouvrière a été aux premiers postes pour lutter contre le coronavirus et a payé un lourd tribu (en particulier les femmes, infirmières à l’hôpital, caissières dans les supermarchés, auxiliaires de vie …). Force est de constater que c’est elle qui subit ou va subir les effets de la crise économique qui s’installe et qui vient. Les plus riches ont déjà surmonté la crise ; mieux, ils se sont enrichis. Selon l’organisation humanitaire Oxfam, les 1000 plus fortunés ont recouvré toutes leurs pertes en seulement 9 mois grâce au soutien des gouvernements tandis qu’il faudra plus de 10 ans aux personnes les plus pauvres pour se relever.
Le COVID, ainsi même que les experts du FMI l’avaient mis en lumière, va alimenter la lutte des classes et multiplier les affrontements sociaux : outre l’aggravation des inégalités, les gouvernements nationaux et les institutions européennes sortent totalement discréditées de la crise sanitaire, En raison de leurs mensonges, de leur incurie (pénurie de masques, de gel hydro-alcoolique, de respirateurs), de leurs politiques de liquidation des hôpitaux publics et des systèmes de santé publique, de la répression violente par leurs polices, l’Union européenne, les gouvernements nationaux et les partis politiques ne sont plus une option pour les classes ouvrières. L’affaire des Pandora Papers achève le tableau d’une Europe à deux vitesses : les riches font de l’évasion fiscale tandis que les pauvres paient.
– Cet impérialisme économique en déclin est aussi secoué de plein fouet par de multiples crises politiques qui achèvent de déstabiliser l’Union européenne. A l’intérieur de chaque pays, la crise économique favorise la crise politique et le désaveu des élites politiques. En France, les dernières élections de juin 2021, à l’échelon régional, ont mis en lumière une abstention record de plus de 65 % au soir du 2e tour. Cette « grève générale du vote » marque l’ouverture d’une nouvelle phase de la crise politique et du régime pourri de la Ve République. Elle signe aussi un rejet massif de la politique de Macron dont il faut rappeler que les manifestations en Gilets jaunes ont réclamé pendant des mois la démission. Dans ce contexte d’abstention record, les scores des autres partis politiques sont tout aussi impressionnants : si Macron est en naufrage, le Rassemblement national de Marine Le Pen est en débâcle, sans parler des partis qui ont vertébré la Ve République depuis sa création, le Parti Socialiste (PS) et la droite « héritière » de De Gaulle (LR). Le pouvoir en place est totalement discrédité tandis qu’aucune force politique ne semble à même de prendre le relai de la gestion des affaires de la bourgeoisie.
Le tableau est tout aussi saisissant en Allemagne : Merkel part dans une situation chaotique où les partis traditionnels de droite comme de gauche (CDU-CSU ; SPD) connaissent leurs plus bas scores électoraux.
C’est dire si le couple franco-allemand dirigeant l’UE est fragilisé.
Le retrait du Royaume-Uni ou Brexit signe l’échec du projet politique de l’Union européenne, tant du point de vue économique que politique. Sans perspectives de rupture politique sur des bases ouvrières qu’aucun parti de gauche n’a défendues, le Brexit de 2016 n’a pas profité à la classe ouvrière anglaise. La bourgeoisie anglaise a fait le choix d’une alliance renouvelée avec l’impérialisme américain en mettant fin au rêve d’unification du marché européen.
La Pologne et la Hongrie provoquent des désaccords de manière récurrente ce qui augure déjà de la possibilité de nouvelles fractures.
– De ce point de vue, le fiasco de l’impérialisme français dans la vente des sous-marins à l’Australie symbolise la nouvelle alliance passée entre USA, Royaume-Uni et Australie dans le cadre de l’Aukus. Dans la guerre contre la Chine, les USA voient dans l’Union européenne un partenaire trop loyal et engagé auprès de Pékin pour laisser en mer de Chine du matériel militaire qui ne leur appartiendrait pas. L’Europe, qui par ses multinationales délocalise une partie de sa production en Chine, n’est pas un partenaire fiable pour l’impérialisme américain. La vulnérabilité de l’Union européenne face aux provocations de Poutine et d’Erdogan, en particulier sur les questions d’énergie et de réfugiés fait partie des données géopolitiques en faveur d’un impérialisme à bout de souffle.
– Enfin diverses situations concourent à une implosion de l’Union européenne : la déclaration d’indépendance catalane sape l’unité de la monarchie espagnole et son alliance avec la bourgeoisie, avec un gouvernement de « coalition progressiste » PSOE-Unidas Podemos qui gère pour les riches et qui, basé sur le « régime de 78 », persécute les dirigeants politiques et réprime les militants. Dans tous les pays d’Europe, les gouvernements renforcent leur arsenal juridique et arment leur police, se préparant à des révoltes majeures à venir.
– Alors même que la main d’œuvre immigrée clandestine exploitée et asservie est dans le même temps une aubaine pour le capitalisme, les services, industries et entreprises européennes, les gouvernements et l’Union européenne rivalisent d’inventivité dans leurs démonstrations de force face au « déferlement migratoire » qui menacerait leurs frontières et leur sécurité.
Les réfugiés qui fuient la guerre, la dictature ou la misère créées par les impérialistes sont refoulés, maltraités, violentés, parqués, abandonnés.
Depuis 2014, plus de 20 000 personnes sont décédées en Méditerranée, après un naufrage en pleine mer ou faute d’avoir pu accoster ; en 2021 cela représentait 3 décès par jour. En effet, plusieurs forces, l’agence européenne Frontex de surveillance des frontières de l’Europe, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et l’opération militaire européenne EUNAVFOR Med (Sophia puis Irini) se chargent d’empêcher toute immigration irrégulière ; loin de porter secours aux navires en difficulté, leurs interventions accroissent les risques par les changements de routes qu’elles provoquent, entrainant des allongements de trajets toujours plus risqués.
– La crise se creuse en interne entre les pays directement touchés par l’arrivée des réfugiés et devant y faire face et ceux qui, éloignés des rivages, estiment ne pas être concernés, en application des accords de Dublin selon lesquels les demandes d’asile doivent être traitées par le premier pays d’entrée de l’UE. Afin de ne pas « envahir » le continent européen, l’UE a donc décidé de créer des « hotspots » grecs sur les îles de Lesbos, Chios, Samos, Kos et Leros ou italien sur l’île de Lampedusa, avant d’accepter la répartition entre les pays de l’Union.
Mais l’impérialisme européen a aussi décidé d’externaliser le contrôle de ses propres frontières dans des pays extra-européens comme la Libye, la Turquie, le Maroc ou le Niger. En juin 2021, le Danemark a poussé encore plus loin en adoptant une loi prévoyant de renvoyer vers un pays tiers les demandeurs d’asile, sans même les admettre sur son territoire en cas de réponse favorable, et ce moyennant rétribution du pays tiers.
Face à cet afflux des réfugiés, les gouvernements, leurs droites et extrême-droites déploient agressivité et violence vis-à-vis des hommes, des femmes et des enfants qui, venu.e.s de Syrie, d’Afghanistan ou d’Afrique demandent protection.
– Les faits récents dévoilés en octobre 2021 par Der Spiegel et Libération font froid dans le dos : refoulements violents (« pushbacks ») à coups de matraque en Grèce, en Roumanie et en Croatie par des « unités spéciales » de police, probablement financées par des fonds européens, dissimulant la plupart du temps leur identité en portant des uniformes sans insigne et des cagoules couvrant le visage.
Enfin si un consensus a réuni tous les gouvernements européens pour dénoncer l’instrumentalisation par le dictateur Loukachenko des demandeurs d’asile à la frontière polonaise, le même consensus les réunit pour ne pas vouloir ouvrir leurs frontières. Certains pays (Pologne, Lithuanie et 10 autres pays dont la Grèce, la Hongrie et l’Autriche) veulent même que la Commission européenne finance la construction d’un mur aux frontières extérieures de l’Europe. Donald Trump aurait-il fait des émules en Europe ?
-Il n’y a pas de Plan B ni de troisième voie pour un « capitalisme à visage humain », comme veulent le faire croire les réformistes de centre-gauche, la social-démocratie et les partis communistes, classiques ou recyclés. Le capitalisme impérialiste ne peut pas être réformé pour améliorer qualitativement le niveau de vie des masses populaires. Dans son ADN actuel, il n’y a que des ajustements, des coupes, des pillages, des attaques dans les conquêtes sociales, de l’exploitation et de l’oppression pour garantir les profits capitalistes à une poignée de privilégiés. Il n’y a pas de demi-mesures : soit le capitalisme est vaincu, soit le système conduira l’humanité vers la barbarie. C’est précisément ce que cachent les réformistes, en suscitant de fausses attentes dans des changements partiels, en s’alliant à la bourgeoisie, en faisant des promesses qu’ils ne tiennent jamais, en s’adaptant au régime démocratique bourgeois et en abandonnant la mobilisation comme principal outil de lutte. Dans les élections, ils fertilisent la fausse illusion du « moindre mal » en attisant le spectre de l’extrême droite pour obtenir des soutiens. Le dilemme « moindre mal » ou « fascisme » est faux ; ils s’en servent mutuellement pour, dans les limites du capitalisme, « polariser » en leur faveur. Le réformisme ouvre la voie à l’extrême-droite, il ne la combat pas systématiquement, et encore moins dans la rue,là où il doit pourtant être catégoriquement vaincu.
– Il faut se doter de tactiques, tout en maintenant toujours l’indépendance politique et organisationnelle, envers les groupes qui ont de l’influence sur les mouvements ouvriers et populaires et génèrent de la sympathie entre la jeunesse et l’avant-garde ouvrière. Dans l’UE, l’unité d’action pour se mobiliser face aux attaques ou aux avancées de l’extrême droite est aussi souvent mise en avant. Ce besoin indispensable de se confronter à la droite et à l’extrême-droite ne peut faire taire la critique du réformisme nécessaire à la voie de l’indépendance de classe. Parfois, les réformistes ont reçu un large soutien populaire, ont attiré l’attention du monde entier. Mais ils s’adaptent au régime et restent en marge du système. Bien que ces événements soient répandus en Amérique, ils se produisent également dans l’UE. Die Linke en Allemagne, Syriza en Grèce, le Bloc de gauche au Portugal et Podemos dans l’État espagnol sont des exemples des limites insurmontables du réformisme. Podemos a depuis longtemps abandonné la mobilisation et s’est adapté au cadre institutionnel du régime monarchique-parlementaire de 78, principalement à partir des soi-disant « conseils municipaux pour le changement ». Cependant, il a fait un bond qualitatif en arrière en rejoignant le gouvernement bourgeois du PSOE, l’un des piliers du cadre institutionnel façonné par le franquisme. Les réformateurs sont des adeptes du « camping » et ont tendance à se ranger du côté de la Chine et de ses alliés au nom de « l’anti-impérialisme » du « camp progressiste ». Dans l’UE, ils ont condamné les révoltes menées par les masses dans des pays qui apparaissent comme des rivaux des États-Unis, ou ils ont eu un silence complice face à des répressions brutales comme celles qui ont eu lieu en Biélorussie, au Vénézuela et au Nicaragua. Ils mettent en œuvre également des mesures d’ajustement et des coupes dans les budgets publics, tout en épargnant les banques et les grands hommes d’affaires.
– L’UE est la forme institutionnelle du bloc impérialiste européen ; en tant que telle, elle est la garante de l’exploitation et de l’oppression des travailleuses, des travailleurs et des peuples européens, étendant son influence et son pillage à travers le monde. En grande majorité, elle n’est pas progressiste, ni socialement ni démocratiquement, bien qu’au niveau mondial elle se présente comme garante de la démocratie et des droits de l’homme. C’est pourquoi il faut rompre avec l’UE en prenant le chemin de la mobilisation et de l’organisation populaire, en étant en conflit à la fois avec les « européistes » et les « eurosceptiques » qui, menés par les bourgeoisies locales, mènent les processus jusqu’à de nouveaux désastres, comme cela se déroule avec le développement du Brexit par la Grande-Bretagne. Nous devons rompre avec l’UE et prendre la voie des États-Unis socialistes d’Europe. Pour atteindre les objectifs stratégiques, il est essentiel de construire des partis révolutionnaires socialistes et internationalistes dans toute l’Europe, et une organisation internationale qui les unit avec d’autres partis à travers le monde dans une seule lutte pour un monde socialiste, sans patrons ni bureaucrates, où les travailleuses et les travailleurs gouvernent avec leurs propres organes démocratiques.
Le 1er Congrès de la Ligue Socialiste Internationale décide de :
1. Promouvoir la rupture des peuples avec l’UE, ses traités, ses directives sur la voie des Etats-Unis socialistes d’Europe.
2-Soutenir les revendications des travailleuses et des travailleurs contre les ajustements, les coupes budgétaires, les licenciements, les réductions de salaire, les retraites insuffisantes, le paiement des dettes publiques aux usuriers, les augmentations de gaz et d’électricité, des tarifs des services publics et des loyers. Soutenir les revendications contre les réformes du travail et les pertes des conquêtes ouvrières et sociales. Promouvoir les luttes contre les conséquences des « aides de l’UE » et contre toute tentative de faire payer la crise aux travailleurs.
3- Mener une campagne systématique contre la « forteresse Europe » anti-immigrés et anti-droits de l’homme. Exiger que les migrants et les réfugiés soient autorisés à entrer en Europe, avec tous leurs droits démocratiques et sociaux. La même chose avec les droits des femmes et des groupes LGBTI, basé sur le programme du féminisme anticapitaliste.
4- Soutenir les revendications des syndicats indépendants d’Europe de l’Est et du mouvement de masse pour le respect des libertés démocratiques, la liberté des prisonnières et prisonniers politiques, contre l’emprisonnement et la répression des travailleuses et travailleurs et des militant.e.s populaires.
5-Rejeter les pillages que les compagnies impérialistes européennes effectuent dans toutes les régions du monde. Rejeter et appeler à une mobilisation unitaire contre les interventions et les guerres de l’OTAN, en prenant position aux côtés des peuples attaqués, envahis et opprimés.
6-Participer aux actions unitaires menées en faveur du peuple sahraoui et étendre la campagne en faveur de l’autodétermination du Sahara Occidental, contre l’invasion marocaine menée avec la complicité d’Israël, de l’Espagne, des puissances impérialistes et de l’ONU. A bas le mur de la honte, la liberté pour les prisonniers politiques et à bas la répression.
7-Soutenir les luttes des « Gilets Jaunes » et celles menées par les travailleuses et travailleurs français, contre la répression de Macron et de son régime. Se doter d’une tactique dans la crise des partis politiques se revendiquant de la classe ouvrière, s’exprimant dans une politique d’unité et d’action contre Macron et sa politique antidémocratique, anti-ouvrière, anti-jeunes et anti-immigrés, et favoriser ainsi la construction de la LIS.
8- Soutenir les revendications du peuple catalan pour l’autodétermination, exigeant la fin de la persécution des exilé.e.s et des militant.e.s populaires, la fin du régime du « régime de 78 » et l’abolition de la monarchie.
9-L’une des tâches prioritaires de la LIS dans la période à venir est le renforcement de nos organisations européennes. Nous entendons concentrer nos forces et déployer des initiatives pour nous étendre au plus grand nombre de pays du continent.
10- Mener des campagnes continentales communes sur les questions qui affectent également les sections des différents pays.
11- Établir une périodicité pour tenir des réunions avec la direction de la LIS afin de mettre à jour un programme de travail.