Ligue socialiste révolutionnaire
Après une semaine de manifestations massives, des millions de Kényans sont descendus dans les rues ce mardi 25 juin contre la Loi de Finances 2024. Des manifestant.e.s sont entré.e.s dans le Parlement et y ont allumé un incendie. La répression d’état a déjà tué au moins 17 personnes, blessé 86 personnes, tandis que 20 militant.e.s sont kidnappé.e.s et disparu.e.s.
La loi, mise en place par le président néolibéral William Ruto main dans la main avec le FMI et la Banque mondiale, vise à augmenter considérablement les impôts pour la majorité de la population. Des protestations massives ont grandit ces derniers jours. L’explosion a eu lieu alors que le Parlement votait un accord préalable à la loi, avec 195 voix pour et 106 contre.
Après le vote, les parlementaires ont détalé comme des rats par des tunnels, tandis que des milliers de manifestant.e.s entraient dans le bâtiment et y mettaient feu. La police a tiré, y compris à balles réelles et des gazes lacrymogènes, pour un bilan de morts qui continue d’évoluer. 20 personnes au minimum sont portées disparues, dont des influenceurs très suivis, des journalistes et un médecin sont disparues, on ne sait pas ou elles se trouvent. Internet a été coupée durant plusieurs heures et depuis la connexion reste faible et sporadique, tandis que l’État menace de faire fermer les chaînes de télévision.
Des millions de personnes se sont mobilisées à travers le pays, en criant « Ruto must go » (Ruto doit partir), tandis que des milliers d’autres chantaient en Swahili « Everything is possible without Ruto » (Tout est possible sans Ruto). Des haut-parleurs hurlaient de la musique, tandis que les manifestants agitaient des drapeaux du Kenya et sifflaient.
Le projet de loi vise une hausse des impôts de l’ordre de 2,7 milliards de dollars afin d’alléger la dette, dont les intérêts absorbent 37 % du budget annuel de l’État. Cette hausse est une attaque directe sur le niveau de vie de la classe ouvrière. Les nouvelles taxes sur les biens et les services essentiels pèseront de manière disproportionnée sur les familles à faible revenu, entraînant une hausse du coût de la vie et une baisse du pouvoir d’achat. Nombreux Kényans sont inquiets de leur accès aux choses essentiels comme l’alimentation, la santé, l’éducation. Des travailleurs de différents secteurs, depuis l’agriculture jusqu’au commerce, ont exprimé leur inquiétude d’un impact négatif sur leur vie. Les petits patrons aussi s’inquiètent que la hausse des taxes sur les biens et les importations n’impactent leur commerce et qu’elle n’entraîne des licenciements et des fermetures.
Les manifestations vont continuer. La nuit du 25 juin s’est terminée avec un climat tendu, de répression, de persécution, d’incertitude. De nombreux membres de notre organisation ont été blessés et nos dirigeants ont été ciblé par des menaces. Malgré tout, nous nous positionnons absolument aux leurs côtés et du courageux peuple kényan qui descend dans les rues après avoir subi des décennies d’oppression et d’exploitation par le capitalisme impérialiste et ses agents locaux, tant qu’il le faudra, jusqu’au renversement de cette loi, du gouvernement Ruto et de tout ce cruel système.