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Le 6 novembre marquera le 50e anniversaire de la Marche verte (1975), par laquelle le Royaume du Maroc a envahi le Sahara occidental. Trump cherchera à le légitimer en reconnaissant la souveraineté marocaine lors de la prochaine session du Conseil de sécurité de l’ONU le 30 octobre. La Ligue socialiste internationale (LSI) soutient la lutte du peuple sahraoui.

Par Chaiaa Ahmed Baba et Ruben Tzanoff

Trump cherche à légitimer l’occupation à l’ONU

Le 10 décembre 2020, Donald Trump a proclamé que les États-Unis reconnaissaient que « l’ensemble du territoire du Sahara occidental… fait partie du Royaume du Maroc ». Il a déclaré que la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara était la seule base crédible pour une résolution du conflit et qu’un État sahraoui indépendant « n’est pas une option réaliste » pour sa solution. Les Etats-Unis ont soumis au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution qui sera voté le 30 octobre et que nous rejetons catégoriquement.

Implications géostratégiques

Trump agit dans le cadre de la sauvegarde des accords d’Abraham de « normalisation » entre Israël et d’autres pays, dont le Maroc. Le sionisme paie la trahison par une assistance militaire et logistique contre le Front Polisario et par l’incitation des grandes entreprises. L’impérialisme yankee cherche à renforcer une alliance clé au Maghreb afin de faire pression sur l’Algérie, d’accroître son influence dans une zone stratégique pour le contrôle de l’Atlantique et de l’Afrique du Nord, des routes migratoires, d’utiliser les ressources naturelles que possède le Sahara occidental et de mieux se positionner dans un continent où le conflit inter-impérialiste avec les puissances européennes, la Chine et la Russie s’intensifie également.

Conformément au plan Mohamed VI

La proclamation unilatérale de Trump est en ligne avec le plan de Mohamed VI (2007) pour obtenir la légitimité et légaliser l’occupation du Sahara, qu’il considère comme faisant partie de ses « provinces du sud ». Cela signifie enterrer une fois pour toutes l’autodétermination jamais exécutée par l’hypocrisie de la MINURSO, dans un territoire qui est toujours en attente de décolonisation, avec un peuple qui résiste aux attaques de l’armée marocaine, au « Mur de la Honte » et à la violation systématique des droits de l’homme.

Les coups de couteau de Sanchez

L’Etat espagnol, à travers le gouvernement « progressiste » de Pedro Sánchez, s’est aligné sur la politique impérialiste. Historiquement, en tant qu’ancienne puissance coloniale au Sahara, il a maintenu un discours qui reconnaissait la décolonisation en cours du territoire et prônait l’autodétermination. Cependant, il a abandonné cette position et l’a consommée avec la visite de Sánchez à Rabat en 2022, inaugurant officiellement « une nouvelle étape » dans les relations bilatérales. Le régime monarchique marocain joue un rôle clé en tant que gendarme de la frontière sud de l’UE en termes de flux migratoires, qu’il utilise comme outil de pression politique. Parallèlement, il soumet son peuple à l’autoritarisme, à l’extrême pauvreté et aux inégalités sociales, ce qui a conduit à l’éclatement de vastes mobilisations de jeunes ces derniers jours.

Sahara occidental et Palestine : une cause unique et jumelée

Le Sahara Occidental et la Palestine partagent la même lutte, jumelée par l’histoire, la résistance et la dignité de leurs peuples. Les deux nationalités opprimées font face aux mêmes ennemis colonialistes et impérialistes qui, sous la protection des puissances occidentales et l’hypocrisie de l’ONU, ont permis des décennies d’occupation, de pillage et de déni du droit à l’autodétermination. Les Sahraouis et les Palestiniens se battent pour survivre, pour récupérer leur terre, leur identité et leur souveraineté nationale. Ce n’est pas une coïncidence si, dans les manifestations, ils scandent : « Le Maroc assassine, l’Europe sponsorise » et si l’on entend le même slogan avec le rejet du génocide en Palestine, en remplaçant seulement le Maroc par Israël.

L’autonomie n’est pas l’autodétermination !

La visibilité et la solidarité avec le peuple sahraoui sont essentielles pour que sa juste cause ne soit pas oubliée ou réduite au silence par des manœuvres diplomatiques. C’est pourquoi ils résistent, avec le Front Polisario, les camps de Tindouf et les mobilisations en exil. Depuis la Ligue socialiste internationale (LSI), nous continuerons à soutenir les luttes du peuple sahraoui, car l’autonomie sous souveraineté marocaine n’est pas une émancipation, mais une légitimation du colonialisme. A l’occasion du 50ème anniversaire de l’invasion marocaine du Sahara Occidental, nous levons haut les bannières de l’autodétermination et du Sahara Libre ! Avec la conviction qu’il est nécessaire de vaincre le capitalisme impérialiste et de parvenir à une solution socialiste pour le réaliser dans toutes ses dimensions.

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