La Lettre de La Commune, nouvelle série, n° 99 – Mardi 7 mai 2019
Le vilain, de nos jours, est une hydre à plusieurs têtes : Macron, Philippe, Castaner et les autres, les menteuses et menteurs compulsifs du pouvoir : Loiseau, Le Drian, Parly. Le Vilain est devenu un concept.
Une fois de plus, les medias conventionnels relaient une info à sensation sans la vérifier pour couvrir les exactions commises par l’État contre la manifestation du 1er mai. Mais, de nos jours, plus un mensonge est gros… moins, il passe 1. Il se retourne contre leurs auteurs. Les bonnes âmes réclament alors la tête de Castaner ou en font leur tête de turc. Et après ?
… Piqué et irrité par les lacrymos, Philippe Martinez va-t-il appeler à un front du refus contre la répression et le viol permanent des libertés démocratiques ? Eh bien, non. Pourtant, le cortège de la CGT a bel et bien été victime d’une agression en règle.
Salut, les artistes !
Là où les appareils du mouvement ouvrier et démocratique, syndical et associatif tournent et virent autour du pot, ce sont les artistes et intellectuels qui se regroupent qui relèvent le défi dans un appel : http://www.nousnesommespasdupes.fr/
Cet appel, il va sans dire que nous le soutenons inconditionnellement. Si on doit le comparer aux appels des organisations qui n’osaient pas appeler un chat, un chat et employer le mot répression, l’appel « nous ne sommes pas dupes » est indiscutablement un pas en avant dans le combat social et démocratique contre le gouvernement et ses réformes.
Amnistie – Réindexation
Dans le même temps, nous réaffirmons notre volonté :
- Libération de tous les manifestants et manifestantes incarcérés, gilets jaunes et syndicalistes, amnistie totale.
- Interdiction des LBD.
- Indemnisation de toutes les manifestantes et tous les manifestants mutilés.
- Abrogation de la loi anti-manifestation.
Nous réaffirmons :
- réindexation de tous les salaires, pensions, allocations adulte handicapé, allocations chômage…
- la suppression des taxes sur les produits de consommation
La satisfaction de ces revendications sociales et démocratiques n’est possible que si Macron dégage, lui, sa bande décimée et toutes les « réformes » passées, en cours et à venir.
En effet, comment pourrions-nous attendre sagement qu’un projet de loi anti-retraite soit adopté par le Conseil des ministres à la fin de l’été puis présenté à la Cour parlementaire de ce tyranneau ?
L’arnaque de la retraite par points
La retraite par points ? Voici comment un de ses partisans la présentait il y a deux ans : « Il y a trop d’hommes politiques qui jouent avec l’affaire des retraites et qui font miroiter des réformes formidables. Par exemple, ce qu’on appelle les retraites par point ». Le système de retraite par points, j’y suis favorable mais il ne faut pas faire croire aux français que ça va régler le problème des retraites. Le système par points, en réalité, ça permet une chose qu’aucun homme politique n’avoue. Ça permet de baisser chaque année le montant des points, la valeur des points et donc de diminuer le niveau des pensions ».2
Ainsi avait parlé monsieur Fillon lors de son « grand oral devant les patrons ». Ce qui n’empêche pas madame Buzin de jurer ses grands dieux qu’il « n’y aura pas d’entourloupe ». Pas d’entourloupe, en effet, juste la mise à mort de tous les régimes de retraites et du principe de la répartition solidaire. Pas moins.
Le principe de la routine électoraliste
En attendant, les partis ont visiblement mieux à faire : du parti communiste à Lutte ouvrière en passant par les Hamonistes, le parti socialiste, la grande affaire est l’élection du parlement de l’UE. Une affaire que rejettent 60% des citoyennes et citoyens décidés à faire la grève du vote, le 26 mai prochain.
Les témoignages des manifestants raflés de la Pitié par des méthodes policières de type fasciste ne sauraient avoir raison du principe de la routine appliquée à toute élection de façon pavlovienne.
La Pitié : des méthodes fascistes
Le Monde a rapporté les témoignages des gardés-à-vue de la Pitié-Salpêtrière : « Un CRS fera redescendre tout le monde, alors que j’arrive au bas de l’escalier, une partie de notre groupe ainsi formé est allongé au sol face contre terre, les mains sur la tête. Commence alors notre interpellation et toutes les humiliations qui vont avec. Nous remettons nos pièces d’identité, puis la palpation commence, un par un. La fouille ne donne rien, pas même un masque à gaz. »
L’article précise : « Le collectif a ensuite dénoncé des ‘violences’ à leur encontre au dépôt de police et raconté les conditions difficiles de leurs ‘vingt-huit [à] trente heures’ de garde à vue, avec une ‘pression psychologique intense’, sans pouvoir voir leurs avocats. » 3
Enchevêtrement des mensonges
Le grand mensonge de Castaner-Philippe- Buzin « à chaud » accompagné des petits mensonges de CNEWS affirmant avoir recueilli les témoignages des hospitaliers, s’est lamentablement effondré.
Ce gouvernement enchaîne les mensonges, les contre-vérités au nom de la chasse aux fake-news.
Ce gouvernement est le gouvernement de madame Loiseau qui a tenté de nier sa jeunesse fasciste.
C’est le gouvernement de madame Parly et de monsieur Le Drian qui nient la participation de l’État français, comme fournisseur d’arme, à la guerre d’extermination au Yémen.
C’est le gouvernement de ceux qui ont fabriqué une fausse vidéo pour couvrir le soldat Benalla, il y a un an.
C’est le gouvernement de monsieur Koehler, secrétaire général de l’Elysée, qui a menti sous serment devant une commission d’enquête parlementaire 4.
C’est le gouvernement de Castaner qui a affirmé que des manifestants violents ont attaqué l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et tenté de s’emparer de la salle de réanimation, allant jusqu’à insinuer que c’était pour y « chercher » un CRS blessé. Ce Castaner qui affirme aussi que ses forces de répression n’ont pas visé le cortège de la CGT, ce premier mai.
Entre parenthèses, nous savons tous que tout gouvernement est appelé à mentir au nom de « l’intérêt général » et à travestir les choses. Cela étant, un gouvernement tentera d’économiser le plus possible les mensonges et d’éviter les contre-vérités les plus criantes.
Sous Hollande, Valls ne savait pas retenir ses mensonges fielleux.
Sous Macron, le mensonge est érigé en système de communication et de domination politique.
Les macronneux ne savent plus dire ne serait-ce qu’une vérité. Leur arrogance est proportionnelle à leur faiblesse et leur putréfaction.
Le mensonge macronique déconcerte jusqu’à ses plus fidèles soutiens, jusqu’aux très riches qui avaient misé sur lui.
Répression-mensonges-réformes, tel est le tryptique qui aboutit à ce qu’un reporter du Media appelle la Sécession ouverte 5 de la fameuse « société civile » que Macron se vantait d’incarner.
Dans la rue, dans les vestiaires des lieux de travail, dans les cafés, à la boulangerie, les habitants se passent le mot : « Macron doit partir ».
A suivre.
1. En la situación actual, se invierte el principio atribuido a Goebbels, brazo derecho de Hitler: “cuanto mayor es una mentira más se cree”.
2. Lanzador de Balas de Defensa, arma subletal.
3. https://youtu.be/SJpmn2Br4i0?list=PLam-3YIJTG0ED0KSBSjr_NUKo8hPGL_7l
5. Responsable de la seguridad presidencial, que golpeó a manifestantes el 1º de Mayo de 2018.
7. https://youtu.be/hliCkQPHfq8 / Recomendamos en especial este reportaje instructivo, así como el anterior sobre el Acta 23: https://youtu.be/rxP7nLRVNIM