Le régime dictatorial de Lukashenko procède à des emprisonnements massifs. Il s’en prend aux militant.e.s syndicaux qui défendent les droits de la classe ouvrière et qui s’opposent à l’invasion russe de l’Ukraine. La Ligue internationale socialiste (LIS) maintient la campagne de dénonciation de ces violations des droits fondamentaux.
Depuis près de trente ans, les droits humains et le droit à la liberté syndicale sont violés au Bélarus. Les attaques contre la société civile et le mouvement syndical qualifient toute activité d’ « extrémisme » ou de « terrorisme ». Les représailles du régime ont liquidé les syndicats démocratiques depuis juillet 2022.
La situation est extrêmement grave
L’association Salidarnast, composée de militant.e.s syndicaux exilées en Allemagne à la suite d’exactions antidémocratiques, dont plusieurs sont issu.e.s du Syndicat indépendant de Biélorussie (BNP), reproduit cette fois-ci des informations générées par cette association. Comme l’indique l’association sur son site web : « Lors du soulèvement massif des Biélorusses contre Loukachenko et son régime en 2020, les travailleurs.euses ont défié la dictature en brandissant la menace d’une grève générale. Le régime a déployé des répressions importantes contre la société civile, contre les travailleurs.euses, contre leurs syndicats. De plus, Loukachenko a entraîné le Bélarus dans la guerre en soutenant un autre dictateur, Poutine, contre le peuple ukrainien. Et c’est l’organisation démocratique des travailleurs, le Congrès bélarussien des syndicats démocratiques, qui a exprimé la position pacifiste ferme des travailleurs.euses bélarussien.ne.s. Les conséquences ont été des arrestations massives et des poursuites pénales contre des dirigeant.e.s syndicaux et des travailleurs.euswes en avril 2022 ». Vous trouverez ci-dessous quelques-unes des nombreuses arrestations et procès qui ont eu lieu.
Emprisonné pour avoir soutenu une grève et s’être abonné à des chaînes
Le 13 décembre 2023, la juge Zinaida Balabolava a condamné un employé de la société pétrochimique de Navapolatsk et l’a arrêté pendant 15 jours pour s’être abonné à « Zerkalo » sur YouTube. Deux semaines plus tard, la juge Sviatlana Hauro a de nouveau arrêté Aliaksandr Liashkou pour 14 jours supplémentaires pour s’être abonné à la communauté des grévistes sur Instagram, avant de procéder à une troisième arrestation. Il s’agit d’une pratique courante du régime dictatorial de Loukachenko à l’encontre des militants syndicaux. Des dizaines de travailleurs de Navapolatsk « déloyaux » envers les autorités ont été placés en détention administrative.
KGB : le bras répressif de Loukachenko
Le 23 janvier, le KGB a arrêté Alena Vinakurava, ancienne militante du syndicat indépendant biélorusse Palimir et membre du comité de grève Naftan à Navapolatsk, en compagnie de 80 autres personnes, dont le nombre s’élève à 200 dans tout le pays. Elle a été détenue à plusieurs reprises pour avoir participé à un rassemblement de masse non autorisé et pour « distribution de matériel extrémiste ».
Militant.e.s emprisonné.e.s
Il y a 47 Bélarussien.ne.s dans les prisons et les colonies pénitentiaires condamnés pour « haute trahison », « diffamation de l’État », « participation et soutien à des activités extrémistes ». Les peines encourues vont jusqu’à 15 ans de prison. Parmi eux figurent des dirigeants syndicaux bien connus, tels qu’Aliaksandr Yarashuk, président du BKDP, vice-président de la CSI et membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Tous les prisonniers politiques sont identifiés par des étiquettes jaunes sur leurs vêtements de prison. Nombre d’entre eux sont qualifiés d’extrémistes, voire de terroristes. Torture et punitions sévères, isolement dans des cellules glaciales, travail forcé sans protection. De nombreuses femmes syndicalistes sont également des prisonnières politiques. Fin 2023, l’organisation de défense des droits humains Viasna dénombrait 1 496 prisonniers politiques, dont 174 femmes. Depuis 2020, au moins 895 femmes ont été poursuivies pour des raisons politiques. Au moins huit militantes et dirigeantes de syndicats indépendants sont détenues pour une durée comprise entre deux et onze ans : Hanna Ablab, Zinaida Mikhniuk, Volha Brytsikava, Volha Barushka, Hanna Karneyenka, Sviatlana Sakovich, Palina Sharenda-Panasiuk, et Halina Smirnova… Quels « actes graves » ont-elles commis ? En 2020, elles ont protesté contre la fraude électorale, exigé des élections libres et la fin du chauvinisme masculin répressif, base du pouvoir de Loukachenko. Au Bélarus, le fait de réclamer l’égalité, le respect et l’autodétermination est un crime et peut conduire à la perte de la liberté.
Arrestations à l’usine Nioman
Lors d’une nouvelle descente des forces de l’ordre dans l’usine de verre Nioman à Biarozauka (région de Hrodna), cinq personnes ont été arrêtées pour « distribution de matériel extrémiste ». Il s’agit de la quatrième arrestation massive dans cette usine au cours des six derniers mois. Dans de nombreux cas, les « déloyautés » sont dues à des abonnements et au fait d’avoir « aimé » des messages de l’opposition sur les médias sociaux. Il s’agissait de la quatrième arrestation massive à la verrerie au cours des six derniers mois, sanctionnant les abonnements et le fait d’ « aimer » des messages « déloyaux » sur les réseaux sociaux.
Solidarité ouvrière et internationaliste
Le militantisme politique, syndical, social et des droits humains se doit de dénoncer les répressions et les persécutions et de manifester la solidarité internationale avec les populations qui les subissent. C’est ce que nous faisons depuis le LIS dans le cadre d’une campagne qui s’inscrit dans la durée. Et nous étendons l’appel internationaliste aux organisations des droits humains, aux organisations sociales, syndicales et politiques. Nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques, l’annulation des procès et des condamnations. Et nous disons : A bas le régime dictatorial de Loukachenko !! La classe ouvrière est une et sans frontières !