Par Alberto Giovanelli

Une photographie diffusée par le centre médiatique des Houthis Ansarullah du Yémen montre un gigantesque incendie après les attaques signalées contre la ville portuaire de Hodeidah, tenue par les rebelles yéménites, l’aéroport de Sanaa et plusieurs centrales électriques le 5 mai. Ainsi, la violence sioniste se propage également en dehors du territoire palestinien. Le soutien logistique des États-Unis a été décisif dans le bombardement des positions des Houthis au Yémen.

Tel-Aviv justifie ces bombardements comme des représailles aux récents tirs de missiles depuis Sanaa, la capitale du Yémen. Mais ils font partie du même plan de guerre régional, appliqué en Syrie, au Liban, etc., pour écraser tous ceux qui remettent en cause la suprématie militaire d’Israël au Moyen-Orient et les plans d’extermination sionistes. Les États-Unis maintiennent également une offensive militaire d’envergure sur le Yémen en raison du contrôle exercé par l’armée houthie sur la mer Rouge, bien qu’elle ait récemment annoncé un « cessez le feu ».

Quelques jours auparavant, un drone chargé d’explosifs avait frappé l’aéroport Ben Gurion, dans le centre de Tel Aviv. Les Houthis ont revendiqué l’attaque et promis de continuer à viser Tel-Aviv, affirmant que leurs drones ne sont pas détectés par les radars israéliens.

Cette attaque sans précédent contre la capitale de l’occupation sioniste accroît les craintes des colons quant à la sécurité réelle offerte par le Dôme de fer (un système de défense aérienne israélien qui intercepte les missiles, les avions et les drones).

Cet incident fait partie d’une série d’attaques qui reflètent la résistance contre l’occupation coloniale sioniste dans la région. Depuis le 7 octobre 2023, Israël a étendu le génocide contre les Palestiniens, qui pourrait avoir dépassé les 180 000 morts. Les Houthis font partie de cette résistance contre l’oppression coloniale. Depuis novembre, ils ont lancé plus de 200 missiles balistiques, missiles de croisière et drones contre Israël, intensifiant leurs efforts de solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Au Yémen, des attentats à la bombe ont également été signalés dans le port de Hodeidah, une ville de l’ouest du pays, située sur la mer Rouge, faisant 6 morts et 87 blessés. Ce port est la principale porte d’entrée de l’aide humanitaire et représente 70 % des importations du Yémen, qui est considéré comme le plus pauvre des pays arabes. L’aide humanitaire joue donc un rôle fondamental dans la survie de la population.

Une fois de plus, Israël utilise le prétexte de la « lutte contre le terrorisme » pour mettre en œuvre une politique de génocide des Arabes par la faim, comme il le fait avec les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Que sont les Houthis et comment sont-ils apparus?

Les Houthis sont une organisation arabe de plus qui affronte Israël au-delà des mots et avec laquelle, bien que nous ayons des divergences stratégiques, nous sommes d’accord pour affronter l’ennemi sioniste.

Les Houthis sont un groupe politique et religieux armé qui défend la minorité musulmane chiite du Yémen, les Zaïdites.

Ils affirment faire partie de « l’axe de la résistance » dirigé par l’Iran et entretiennent des liens politiques avec le Hamas et le Hezbollah libanais.

Officiellement connu sous le nom d’Ansar Allah (partisans de Dieu), le groupe est apparu dans les années 1990 et tire son nom du défunt fondateur du mouvement, Hussein al-Houthi. Son frère, Abdul Malik al-Houthi, en est le chef actuel.

Au début des années 2000, les Houthis ont mené une série de rébellions contre le président autoritaire du Yémen, Ali Abdullah Saleh.

Lors du printemps arabe de 2011, un soulèvement populaire a contraint le président Saleh à céder le pouvoir à son vice-président, Abdrabbuh Mansour Hadi.

Le gouvernement du président Hadi a été submergé par les problèmes et n’a jamais pu s’imposer. Les Houthis ont finalement pris le contrôle de la province septentrionale de Saada, avant de s’emparer de la capitale du Yémen, Sanaa.

En 2015, les rebelles se sont emparés d’une grande partie de l’ouest du Yémen et ont pris le contrôle stratégique de la côte de la mer Rouge, forçant Hadi à fuir à l’étranger.

La majeure partie de la population du Yémen vit dans ces régions, et les Houthis dirigent un gouvernement de facto qui perçoit des impôts et imprime de l’argent.

Les Houthis affirment qu’ils ne cesseront pas de perturber le commerce en mer Rouge tant qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu permanent à Gaza, et prétendent qu’ils visent les navires battant pavillon israélien, appartenant à Israël ou exploités par lui. Le président américain Donald Trump a déclaré ces dernières heures que « nous allons cesser de bombarder les Houthis, avec effet immédiat », au début de sa réunion dans le bureau ovale avec le Premier ministre canadien Mark Carney. Toutefois, dans une déclaration, les Houthis ont affirmé que leur position à l’égard de Gaza n’avait pas changé et que leur « accord initial » avec les États-Unis n’affecterait pas leur soutien aux Palestiniens.

La LIS (Ligue internationale socialiste) réaffirme son soutien inconditionnel au peuple palestinien, aux peuples arabes et aux peuples du monde qui se soulèvent contre la barbarie sioniste.